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" Ce lien vibrant "

 

 

 

 

" Ce « lien vibrant » entre nous et le monde, cette résonance que nous ressentons lorsque nous avons une relation quasi charnelle avec la vie, avec les autres comme avec les espaces ou les tâches à accomplir, dans une relation souple, élastique et fluide. On peut vibrer avec le monde quand on a l’espoir d’avoir une influence sur lui, de pouvoir « parvenir à quelque chose ..... la vie plaisante à vivre se caractérise par des axes de résonnance « ouverts », vibrants et haletants qui confèrent au monde ses sonorités et ses couleurs et permettent au « soi » de gagner en sensibilité, émotions et mouvements ». Ces axes diffèrent d’une personne à l’autre : pour l’explorateur polaire, la glace est quelque chose qui vit, qui respire et qui parle, et pour un amateur de musique, c’est un rythme de guitare qui lui donnera se sentiment. Le sport, la musique, la culture nous donnent ces occasions de résoner : « nous sommes touchés et saisis, la vie et les flux nous traversent, les rires et les larmes en sont de bons témoignages ». Les facteurs de résonance sont nombreux, mais ce qui est sur, c’est que la concurrence et l’accélération, parce qu’elles sont anxiogènes, sont des facteurs destructeurs de résonance : quand nous sommes en concurrence avec des personnes, il est impossible de former le moindre axe de résonance avec elles. De même, l’accélération est l’ennemi de la résonance : élaborer et entretenir des axes de résonance demandent du temps, de l’écoute, de la sensibilité, de l'ouverture."

                    Harmut Rosa (philosophe et sociologue allemand)

 

 

 

 

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