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Notes sur le projet " Lijiang " ( titre provisoire )

 

5 août 2014 / work in progress

 

Pendant les répétitions d'un spectacle à Paris, Romain, danseur chorégraphe, apprend par mail la disparition de son père Alexandre, photographe résident depuis quelques semaines à Lijian (au Nord de la province chinoise du Yunnan – près de la frontière tibétaine)

 

                          Le corps a disparu  « sans laisser de traces »

 

Il débarque à l'aéroport de Lijian pour répondre à l'appel pressant de Mei, la jeune compagne de son père.

C'est la première fois qu'il vient en Chine. Ni Mei, ni Romain, ne se connaissent....

 

Deux corps à la recherche d'un troisième disparu. Que trouveront-ils au bout du chemin ?

En disparaissant sans laisser de traces, un père provoque une sorte d'aspiration du temps. Il fait se rejoindre deux corps qui ne devaient pas se rencontrer et qui, quand ils se rencontrent font tout pour s'éviter. 

 

Ce ne sera pas un film littéraire mais un film des corps, du temps et de l'espace ...

Il y aura très peu de dialogues...

Les deux personnages ne sont pas mutiques parce qu'ils n'ont rien à dire....

Ce qu'il faut faire, c'est marcher et chercher. Et se taire. Ou "parler" différemment par l'action, les silences, les attentions, les gestes pour l'autre,le corps.

Tout ça "parle"...

 

S'approprier les sensations du film à travers l'écriture

 

( à suivre )

 

08 août 2014 / work in progress

 

Disparaître sans trop se soucier de la vie de son fils unique et de ses proches.

C'est ce qu'a fait Alexandre en prétextant un travail photographique à une centaine de km de là, à Zhongdian, petite ville située à 3200 m d'altitude près de la frontière du Tibet.(davantage connue sous le nom de Shangri-la)

 

S'agit-il d'un geste de repli, un désir de s'effacer du paysage?

Une « fuite spirituelle », un désir de rompre avec lui-même et son

son propre contexte culturel.

A-t-il perdu la mémoire? Serait-il devenu amnésique ?

 

                        « L'âme a quitté son abri » dit un proverbe chinois.

09 août 2014 / work in progress

 

La rencontre est difficile. S'ils ne se parlent pas, ce n'est pas qu'ils n'ont rien à se dire, mais le choc de la disparition est si fort qu'il installe une sorte de deuil de la parole à l'intérieur d'eux-mêmes. Alors, tout ce qu'ils peuvent faire, c'est se taire et marcher côte à côte, le jour, la nuit, dans les ruelles des quartiers animés de Lijiang, ou se laisser porter par les flux de passants paisibles de cette ville où tout semble fluide comme si elle était toute entière montée sur un aéroglisseur.

Ils retrouvent la petite maison en bois sombre, nichée contre les collines, à l'ouest de la ville. C'est dans cette maison que le père a loué une chambre. Ils sont accueillis par une vieille dame qui leur montre une pièce vide sans la moindre trace de vie. Puis elle remet à Mei un sac de voyage rempli de vêtements et une lettre blanche cachetée. Mei refuse de l'ouvrir et s'empresse de la ranger dans son sac. 

 

( à suivre )

 

 

septembre 2014 / work in progress

 

 

Dans un bar, le soir, un homme un peu ivre les aborde. 

Il prétend être un ami et collaborateur d'Alexandre. C'est lui qui a signalé la

disparition aux services chinois et français. Le seul élément du dossier :

pas de corps, rien. 

 

En faisant disparaître son corps, Alexandre fait se rapprocher les corps des

deux jeunes gens poussés par cette angoisse sourde qui les porte à

parcourir les lieux qu'il a pu emprunté. 

La caméra suit leurs déplacements en bus le long de la route qui mène à

Zhongdian puis dans la vieille ville surmontée par un énorme monastère

de style tibétain. Elle en saisit le rythme, celui des vies que Romain et Mei

croisent.

 

Les repères tombent, le trouble s'installe entre les deux jeunes gens et s'ils

se rapprochent l'un de l'autre c'est qu'ils sentent que le désir est en marche.

Un désir, après un refus total, qu'ils choisiront de laisser apparaître pour

finalement s'y dissoudre ou en s'en abstraire tout entier.

 

                              " Ils se séparent avant de commencer.

                                Ni l'un,ni l'autre n'ont la force d'aimer"

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