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Here are the Dragon(s) 2024

" Dans la cartographie médiévale, il était courant de dessiner des créatures mythologiques sur les zones encore inexplorées par l'homme - " Hic Sunt Dracones " -y ajoutaient les cartographes - "Ici sont les dragons" pour signaler l'entrée dans l'inconnu..."

 

PARIS, la nuit, la Seine
Théâtre, la Scène:
« Here are The Dragon(s) "
Entrer dans l'inconnu
Voir les couleurs, voir les formes
Pendant que les autres dorment
Un dragon bienveillant 
dans mon dos
The Revenant"

 

Prises de vues, design visuel, montage
sons additionnels: Jean-Paul Devin-Roux
avec la participation de Jean-Gabriel Manolis
Musique : Aki ONDA extraits de "Ende Tymes" 

"In medieval cartography, it was common to draw mythological creatures on areas still unexplored by man - "Hic Sunt Dracones" - cartographers added - "Here are the dragons" to signal the entry into the unknown ..."

 

PARIS, at night, the Seine
Theater stage, the Scène:
“Here are The Dragon(s)”
Enter the unknown
See the colors, see the shapes
while the others sleep
A benevolent dragon
behind my back.
The Revenant"

​​​

Le catalogue des 28es Rencontres Internationales Traverse est publié sur le site:

( https://traverse-video.org/catalogue_2025/Catalogue%202025.html#p=102)

 

Texte de Simone Dompeyre directrice des Rencontre Internationales Traverse-Video Toulouse​.


"Hic Sunt Dracones" : un étrange voyage en un monde étrange en sons étranges et ainsi annoncé en latin, débute sur une enluminure d’un manuscrit médiéval elle-même commentée par un intertitre expliquant ce titre*. Phrase empruntée à une mappemonde datée de 1503-1507 — dès lors, après l’époque médiévale —, Le globe de Lenox, alors même que ce motif d’animal terrible et fabuleux comme l’est le dragon se découvrait en divers manuscrits antérieurs attestant de la croyance en la réalité de cette faune, et variant selon le pays à découvrir selon des commentaires appropriés : « ici, il y a des serpents si grands qu’ils peuvent avaler un bœuf » voire à Rome « ici, il y a des lions », « ici naissent les éléphants », « ici naissent les scorpions », « ici naissent les hommes à tête de chien ». La redécouverte médiévale du Roman d’Alexandre légendaire mais introduisant fille-fleurs, amazones et sirènes, et le récit du voyage de Marco Polo réaniment les monstres pour la frayeur excitante du lecteur, ainsi, bien plus tard, en 1912, Conan Doyle ressuscite-t-il au cœur de la forêt amazonienne, les dragons... les dragons sont toujours là où le frémissement se désire : Hic dragones semper.

L’avertissement des dragons à craindre lors d’abordage de pays inconnus est désormais une alerte lancée par des programmeurs informatiques en ce qui concerne tel passage du code informatique, particulièrement difficile : vigilance, désormais cela devient périlleux. Et désormais, les espaces iconiques s’inventent sans obéissance à une boussole ou à une direction, ainsi le dragon en pointillé peut-il traverser le champ sans craindre de frontières ; il n’a plus à respecter sa place aux antipodes, ce monde inversé avant de rejoindre l’Orient, et de se déplacer vers les terrae incognitae.

Et ici, l’animal déambule et disparaît ; cependant le voyage est actuel, vidéographique et glissant du dessin à l’a-forme, des traces lumineuses d’un dragon de carnaval chinois au dos nu masculin, du champ avec quelques ébauches de surcadrage au diptyque. Et ce, en la musique d’Aki Onda Ende Tymes, autre manière pour la fin des temps à lire sans doute aussi comme hors temps mais aussi cette ambiance de fascination, de légère crainte et de désir.

Libido : désir, volupté, ou un « il me plaît de » et encore cette volonté de, cet aiguillon dont s’est emparé la psychanalyse pour le désir sexuel.

Le déplacement débute en grand bruit sur la couleur verte des abysses. Des brillances glissent et disparaissent, dont l’une plus prégnante va dans des traces de rectangles non fermés ; une bande rouge à la Rothko éphémère ainsi que toutes ces traces évanescentes dont se détache — mais en pointillés lumineux — le contour du Dragon d’abord la tête et jusqu’aux pattes vite disparaissant sous une espèce de rideaux indéterminés sur lesquels en une tache lumineuse se fraient des animalcules, type têtards, sur des bruits topiques des films SF. Sans monstruosité, il frôle, coule, passe en ce lieu sien et une spirale ADN copie sa prodigieuse aisance, sa plasticité. Et un autre corps prouve la même souplesse. Un dos nu, à son tour, sur fond vert des mers inconnues, se fait son lieu, en très légère amorce de mouvement — le danseur-performer Jean-Gabriel Manolis, déjà complice en d’autres œuvres — pour un espace partagé avec une masse verte, indéterminée connotant la rocaille sous-marine avec ses herbes mouvantes… puis seul sur fond noir avec des sons lointains, aigus porteurs à nouveau d’ailleurs en cette lumière changeante avec ses tracés évanescents et ses infimes détails. Chaque œuvre est une nouvelle terra incognita portée par le désir. 

Simone Dompeyre

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